Eugenio Mombelli est un peintre méditatif, à la recherche visuelle lyrico-abstraite, héritier de la tradition informelle européenne de l’après Deuxième Guerre Mondiale, quand la tendance était à la suppression absolue du reconnaissable.

Les formes et les couleurs qu’il porte à la surface ont le pathos de l’intermittence de son âme de chercheur de l’invisible.

Il s’agit de visions qui surgissent du fin fond de son inconscient, d’archétypes qui voudraient être reconstruits dans leur unité.

Cette utopie fait d’Eugenio Mombelli un poète, un peintre absolument prenant qui transfigure sa capacité onirique en visions énigmatiques. Il présente son message expressif à travers une palette de couleurs restreinte.

Il réalise le bleu, le blanc, le gris avec des variables tonales, reflet d’une écriture picturale au style précieux, des tonalités réalisées parfois sur un fond uniforme, développé en nocturne ou en gris, ou encore en blanc resplendissant.

Eugenio Mombelli ne donne pas de titre à ses oeuvres.

Il leur attribue, au contraire, une numération comme le fit l’archiviste de Mozart.

Pour lui, auteur visionnaire de toiles à l’huile, d’émaux, de sables, de collages, l’art est un fait de la conscience.

Une recherche après l’autre, il s’est détaché toujours davantage du reconnaissable pour se rapprocher ou plutôt pour deviner une autre dimension, plus complexe.

Eugenio Mombelli est pleinement conscient du fait que son automatisme pictural est surtout contrôlé par son automatisme psychique.

Pour cet informel, la seule véritable réalité est la matière. Cela ne l’empêche pas de faire germer des images qui doivent toujours demeurer dans la dimension fixée par la toile dans une musicale modification des formes.